Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu
"Point de vue du gras", la première photographie conçue par Nicéphore Nièpce en 1816. Image: wikimedia.

L’histoire de la photographie

Des milliers de kilomètres vous séparent des pyramides d’Egypte, de Venise en Italie ou de la Grande Barrière de Corail en Australie. Vous ne pourrez peut-être jamais vous y rendre, mais vous avez, déjà, une idée assez précise de ce que l’on y trouve. C’est la magie de la photographie.

L’origine du mot « photographie »

Les Grecs nous offrent l’origine du mot photographie, composé de phos qui signifie « lumière » et graphein pour « écrire ». A l’origine une expérience scientifique, la photographie est devenue un art, celle de reproduire sur un support un objet ou une personne au moyen de la lumière. La photographie est aussi devenue une information, en complément d’un article de presse ou comme illustration d’un article encyclopédique. Bien plus tard, après la naissance de la photo-souvenir au bord de la plage, est venu le temps de la vanité avec le selfie qui fait du bien à l’égo.

Pour qu’un appareil photo moderne fonctionne, il est nécessaire d’appliquer des connaissances en optique, chimie, mécanique et électronique. Et depuis le début des années 80, en informatique également. Si aujourd’hui le support est bien trop souvent un écran de téléphone ou d’ordinateur, la lumière est toujours la base de l’image.

Les premières expériences qui précèdent la photographie

Le philosophe Aristote connaissait déjà la chambre noire, premier instrument optique capable de projeter de la lumière sur une surface plane. Il suffit d’un petit trou dans une boite fermée hermétiquement pour qu’une image inversée se forme sur la paroi opposée à celle de l’ouverture. Ibn Al-Haytham, mort en 1040, est la première personne à avoir étudié le fonctionnement de l’œil : il publie son Traité d’optique, sept volumes qui présentent les résultats de ses expériences en optique et physique, mais aussi en médecine et anatomie. Il prouve, en autre, que la lumière voyage en ligne droite et sera capable d’expliquer le principe de la réfraction. Il fait un usage étendu de la camera obscura, qui s’utilise encore de nos jours dans un objectif essentiellement pédagogique et s’appelle désormais sténopé.

Un peu de chimie

En 1742 naît Carl Wilhelm Scheele à Stralsund, une ville aujourd’hui allemande mais suédoise à sa naissance. Sans terminer l’école, il s’initie à la chimie tout en accomplissant son apprentissage d’apothicaire dès l’âge de 14 ans. En 1770, il découvre la véritable chimie à l’Université d’Uppsala et débute ses expériences qui le mèneront à la découverte de nombreux éléments, notamment l’oxygène en 1772 (longtemps attribuée au britannique Joseph Priestley), le chlore, le molybdène ou le tungstène. En 1777, il découvre que le chlorure d’argent s’obscurcit lorsqu’il est exposé au soleil. A l’approche des années 1800, avec l’aide du célèbre chimiste Humphry Davy, l’anglais Thomas Wedgewood dépose du nitrate d’argent sur un support papier et l’expose à l’aide d’un sténopé. Une image apparaît, mais ne s’y fixe pas définitivement.

La première photographie de Nicéphore Niépce

C’est au français Nicéphore Niépce qu’appartient l’honneur de réaliser la première vraie image photographique, en 1826 ou 1827 avec un procédé qu’il nomme héliographie, consistant à enduire une plaque d’argent ou de verre avec du bitume de Judée et à exposer le support dans un appareil durant plusieurs heures. Louis Daguerre s’associe à Niépce dès 1829 pour faire évoluer ce nouvel art de la photographie. Daguerre présente le daguerréotype en janvier 1839, dont le procédé consistait à exposer une plaque de métal recouverte d’iodure d’argent puis de transférer cette plaque dans une pièce sombre et de l’exposer à la vapeur de mercure, pour le développement de l’image.

Un document de la fin des années 1800 évoque l’existence de Fox Talbot, un Britannique qui parvint lui aussi à produire une image mais sur un papier spécial préparé chimiquement. Restait le problème de la fixation de l’image, car des deux techniques employées toutes les images s’estompaient tôt ou tard. On gardera de Talbot deux termes spécifiques à la photographie argentique, le positif et le négatif.

L’an 1839 est vraiment une année charnière pour la photographie. Daguerre et Talbot présentent indépendamment leurs trouvailles, et Sir John Herschel trouve enfin une application au thiosulfate de sodium découvert en 1819, utilisé comme fixateur.

Dorothy Draper
Portrait de Dorothy Catherine Draper, première femme photographiée. C’est aussi le plus ancien portrait qui soit remonté jusqu’à nous, avec une bonne qualité d’image et une bonne définition. Image du domine public.

Le premier portrait « fixé »

Le premier portrait connu selon ce procédé est parvenu jusqu’au vingt-et-unième siècle, c’est celui de Dorothy Draper en 1840. Le photographe était son frère John Draper, professeur à l’Université de New York.

De nombreuses recherches seront encore nécessaires pour améliorer le confort de prise de vue et la qualité des images. La principale amélioration a été la diminution du temps d’exposition : le sujet n’a plus besoin de rester immobile des heures durant.

Feuilles et fleurs
« Feuilles et fleurs », une pièce du musée Niepce datée de 1869. Une photographie prise à Lectoure par Louis Ducos du Hauron. Crédit image: ducosduhauron.com

Rapidement, on s’intéresse à la photo couleur : James Clerk Maxwell présente en 1855 la méthode des trois couleurs dans un article sur la vision des couleurs. Sur la base de cet article et sous la supervision de Maxwell, Thomas Sutton réalise en 1861 la première photo couleur avec la synthèse additive. La synthèse soustractive est présentée par Louis Ducos du Hauron en 1877.

Quelques dates :

1816 : le diaphragme de Nicéphore Niepce.

1847 : plaque de verre albuminée inventée par Niepce, papier albuminé en 1848, plaque au collodion en 1849, plaque sèche en 1871.

1884 : papier négatif inventé par George Eastman et William Walker.

1888 : Le Kodak du photographe américain George Eastman qui créa l’année suivante le film Eastman (rouleau en celluloïd transparent pour support papier) puis la firme Kodak.

1935 : le Kodachrome, première pellicule.

1948 : lancement du Polaroid.

1970 : arrivée du flash électronique, qui remplace le flash magnésique à usage unique.

1976 : lancement du compact autofocus de Konica.

1981 : premier appareil photo numérique, le Sony Mavica

1986 : Fuji lance le Quicksnap, l’appareil jetable. Dans les faits, c’est un retour en arrière car le Kodak de 1888 devait aussi retourner chez le fabricant pour le développement des photos.

1987 : Un Canon EOS 650 argentique est modifié avec l’ajout d’un dos numérique. C’est le premier réflex numérique.

1992 : Kodak lance le CD photo.

1996 : lancement du format APS (Advanced Photo System) : un même appareil permet d’obtenir à choix trois formats de photo, dont le panoramique.

2000 : Canon lance l’EOS D30, premier réflex grand public. L’appareil est compatible avec les objectifs de la gamme EOS argentique.

2020 : les ventes d’appareils hybrides dépassent les ventes de réflex

2022 : Canon et Nikon commencent à évoquer la fin des réflex…

Soyez le premier a laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 × quatre =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ce site est protégé par reCAPTCHA et Google Privacy Policy et Terms of Service apply.