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L'image d'un paquet de cigarette avec le texte Fumer tue (image générée par IA).

L’alerte « Fumer tue » en 1875, par Drysdale

En 1875, le médecin britannique Charles Robert Drysdale a publié un petit livret d’une quinzaine de pages sur les risques du tabac. Le 25 septembre 1878, il adresse une lettre au journal The Times : ce livret et cette lettre font parties des premières alertes sur les dangers du tabac, bien avant que les effets néfastes de cette substance ne soient largement reconnus par la communauté médicale et le grand public.

Portrait de Charles R. Drysdale
Portrait de Charles R. Drysdale, visible sur le site https://brookwoodcemetery.com/2020/11/30/charles-and-robert-drysdale/

Drysdale, médecin et militant actif, se distinguait par son engagement progressiste en faveur de la santé publique, était partisan du contrôle des naissances par la contraception et s’intéressait au droit des femmes. A ce titre, il fût le premier président de la ligue malthusienne avec celle qui partageait sa vie, promouvant le concept de planning familial.

À la fin du XIXe siècle, le tabac avait une place importante dans la société européenne, tant dans les classes populaires que dans l’élite. Fumer était une pratique sociale courante, sans réglementation ni mise en garde, et l’idée que cela pouvait nuire à la santé était encore très marginale.

Dans sa lettre adressée au « Times », il avertit des risques associés au tabac en se basant sur des observations cliniques et sur les connaissances médicales disponibles à l’époque. Il évoque en particulier les effets nocifs du tabac sur le système respiratoire et met en garde contre l’addiction que la nicotine peut provoquer. Il attire l’attention sur les problèmes de santé chroniques qu’il attribue directement à l’usage du tabac.

Il décrit aussi l’importante consommation de tabac en Europe et affirme qu’il est nécessaire de vérifier si cette consommation peut être approuvée médicalement. En deuxième paragraphe de son courrier, il affirme que l’usage du tabac est du gaspillage, un vice, une pratique nuisible à la santé. Il accuse en particulier les alcaloïdes contenu dans le tabac d’être toxique, prenant en exemple que l’infusion d’un cigare (comme un sachet de thé ?) suffit à tuer deux hommes. Pour bien appuyer son propos, il décrit enfin les nombreux décès constatés chez les jeunes employés de douze à seize ans dans les usines de tabac.

Son appel au public pour prendre conscience des dangers du tabagisme était avant-gardiste, anticipant de plusieurs décennies les campagnes de prévention qui allaient émerger au XXe siècle.

« Je pense que l’usage du tabac est l’une des influences rétrogrades les plus évidentes de notre époque. Il envahit toutes les classes, détruit la vie sociale et transforme, pour reprendre les termes de Mantegazza, l’Europe entière en un divan à cigares »

Charles R. Drysdale

Le livret de Drysdale, de 1875 (en anglais)
La lettre de Drysdale (en anglais)

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