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Des préservatifs de plusieurs couleurs déballés. Aujourd'hui, les préservatifs sont vendus aromatisés, de plusieurs tailles. Certains brillent la nuit !

La riche histoire de la capote

Dans les objets du quotidien, il y en a de nombreux dont on ne parle pas souvent, ou plutôt avec de la gêne : on s’imagine assez mal demander à son voisin qui a inventé la capote ! Et pourtant, le préservatif a sauvé des vies et en sauve encore en protégeant les couples contre les maladies sexuellement transmissible, sans oublier qu’il permet d’éviter les grossesses non désirées.

Aujourd’hui, la capote se trouve dans tous les centres commerciaux, en pharmacie mais aussi dans les distributeurs automatiques de gare, à côté des feuilles à rouler, du Coca et des tests de grossesses. Les tampons et serviettes hygiéniques, les couches jetables et les préservatifs sont tous des produits qui ont un équivalent parfois préhistorique, conçus avec les possibilités techniques de l’époque.

La redingote anglaise au temps des Egyptiens, des Grecs et des Romains

Ainsi, si l’on se concentre sur le « condom », on trouve des représentations d’anciens Egyptiens portant des gaines péniennes. Les Grecs et les Romains de l’Antiquité fabriquaient des préservatifs à partir de vessies d’animaux : ils étaient conçus initialement pour éviter des piqures d’insectes ou comme objet décoratif, mais aussi pour le contrôle des naissances et la prévention des maladies. Les chinois utilisaient de la soie huilée et même le Kama Sutra indien du 4ème siècle en parle, c’est « l’Apadravyas ».

It was a Goodyear !

Au 19ème siècle, on continuait d’utiliser des tissus, essentiellement du lin traité. La découverte de la vulcanisation du caoutchouc par Charles Goodyear en 1839 a non seulement permis l’invention des pneumatiques pour voiture, mais aussi la vente des premiers préservatifs en caoutchouc dès 1855, le latex synthétique est lui utilisé depuis 1930. Avec le temps et l’évolution des techniques, les redingotes anglaise sont devenues plus fines, plus souples et plus confortables.

La fabrication d’un préservatif

Du latex liquide est placé dans des cuves. Des moules en verre en forme de phallus sont plongés à plusieurs reprises dans le liquide, avec entre chaque étape une phase de séchage. Une fois atteint le nombre de couches requis, le préservatif est démoulé par pression d’air puis nettoyé afin d’en retirer les impuretés et produits chimiques résiduels potentiellement allergisant. Enfin, ils sont placés individuellement dans un emballage en aluminium.

Et dire qu’il y a plus de 100 ans, les capotes étaient… lavables…

Non, c’est pas moi, c’est lui…

Une autre évolution notable, du vingtième siècle cette fois, c’est l’acceptation du produit lui-même par la population. Les Anglais et les Français se sont longtemps refourgués l’invention du produit lui-même, ne voulant pas assumer l’historique d’un objet essentiellement lié aux maisons closes. Ainsi, la capote anglaise devient le french condom selon que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre de la Manche.

Un préservatif
Un préservatif

L’opposition initiale à l’utilisation des préservatifs était le fait d’organisations essentiellement conservatrices ou religieuses, qui voyaient dans le préservatif un objet permettant une activité sexuelle débridée, donc immorale. Certaines sources affirment que les militaires américains de la première guerre mondiale étaient les seuls à ne pas être pourvus en capote : le cas sera réglé durant la deuxième guerre, chaque militaire pouvant en trouver dans sa trousse d’hygiène, entre les brosses à dent et le savon. Pour favoriser son usage, et réduire aussi les cas de maladies dans la troupe, l’armée US ira jusqu’à projeter des films pour en expliquer les bienfaits.

Après la guerre, la capote se limite presque au contrôle des naissances, jusqu’à la mise sur le marché de la pilule qui permet de s’affranchir du plastique. Elle retrouve une place de choix pour la prévention des maladies alors que s’organise la lutte contre le VIH/SIDA : de gigantesques campagnes marketing ont été organisées (et le sont encore souvent) pour que la population reconnaisse l’importance de se protéger et protéger les autres.

Encore aujourd’hui, ce doit être un réflexe de « sortir couvert » !

 

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