Un électrocardiogramme en 1916.
Origine de l'image: laboiteverte.fr
L’invention de l’électrocardiogramme résulte des travaux de nombreuses personnes, dont l’italien Luigi Galvani, né à Bologne en 1737 et mort au même endroit en 1798, qui a longuement étudié avec sa femme les effets de l’électricité sur les muscles.
Les premières expériences
Durant ses expériences, il a constaté que des muscles de grenouilles se contractaient violemment lorsqu’il appliquait des courants électriques sur des grenouilles « préparées », c’est-à-dire en ne conservant que les membres inférieurs et leurs nerfs. De toutes ses expériences, il a imaginé l’existence d’une « électricité animale » produite par le cerveau et servant à commander les muscles du corps, de même qu’un courant électrique produit par le muscle lui-même. En 1791, il publie les résultats de ses recherches sous le titre de « Commentaire sur les forces électriques dans le mouvement musculaire ».
Un autre italien, Carlo Mateucci, effectue en 1840 les premières mesure des « courants musculaires » avec un galvanomètre. Ses expériences démontrent que les phénomènes électriques qui accompagnent l’activité mécanique des muscles peuvent être mesurés directement au niveau du muscle, mais aussi que cet effet est mesurable sans devoir ouvrir le corps, humain ou animal.
Le premier électrocardiogramme
En 1887, Auguste Waller réussit le premier à enregistrer un électrocardiogramme humain avec un appareil conçu par Lippmann en 1873, l’électromètre capillaire. Le problème principal à cette époque est de capter le très faible courant électrique en surface du corps, rendu plus faible qu’au niveau musculaire car entouré par des tissus et de la graisse. Si aujourd’hui il est facile de mesurer une différence de potentiel de l’ordre du millivolt, la technique d’alors ne le permettait que difficilement.
L’électromètre capillaire est formé d’un tube en verre placé verticalement et rempli de mercure. Au fond du tube se trouve une pointe très fine, plongée dans un récipient contenant de l’eau acidulée et du mercure en dessous. Sous la pointe, le faible espace séparant le mercure de l’eau provoque une courbure du mercure. Il suffit d’appliquer un courant électrique aux deux côtés contenant le métal liquide pour pouvoir observer une variation du niveau de mercure. Un microscope permet de mesurer et calculer ce déplacement.
L’électromètre capillaire de Lippmann. Origine de l’illustration: https://bibulyon.hypotheses.org/3720
L’invention de l’électrocardiogramme moderne
Dès 1903, le hollandais Willem Einthoven utilise le galvanomètre à cordes, un appareil conçu initialement pour la télégraphie. Un conducteur électrique extrêmement fin (de l’ordre du millième de millimètre) est suspendu dans un champ magnétique, avec deux électrodes fixées aux deux bras et à la jambe gauche du patient. Einthoven est capable de mesurer les petites variations du potentiel électrique produite lorsque le cœur se contracte et se relâche et d’enregistrer les motifs des ondes cardiaques: la « corde » mise en déviation obstrue un faisceau de lumière, dont l’ombre est ensuite enregistrée sur une plaque photographique.
Bien que la fragilité de l’appareil rend l’électrocardiogramme difficile et onéreux, Einthoven reçoit en 1924 le prix Nobel de médecine pour sa découverte.
Une cinquantaine d’année sera nécessaire pour que l’électrocardiographie devienne un examen de routine. Pendant longtemps, l’électrocardiographe était un appareil analogique, imprimant les résultats sur un papier continu. Depuis quelques années, l’appareil est devenu numérique et une norme a été définie permettant aux différents fabricants d’utiliser les mêmes types de données. Certains peuvent analyser automatiquement les résultats, mais sous le contrôle strict d’un cardiologue.
Ancien électronicien passionné par l'histoire des technologies, je parcours les archives de la presse pour vous proposer des éléments d'histoire des inventions, des technologies et de divers objets de la vie courante.
Je m'intéresse aussi à l'histoire de mon pays, la Suisse, et vous en présente parfois des éléments marquant.
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Bonjour,
je ne pense pas que la photo date de 1916, à cause des vêtements du patient.J’ai trouvé un cliché datant de 1911 qui semble bien plus ancien que cette photo
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je ne pense pas que la photo date de 1916, à cause des vêtements du patient.J’ai trouvé un cliché datant de 1911 qui semble bien plus ancien que cette photo
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